Pau : un Popac pour lutter contre la fragilisation des copropriétés
Proche du centre de Pau, le quartier Saragosse cumule les difficultés, dont une dégradation progressive de la situation de ses copropriétés. Un Popac va être lancé pour enrayer ce phénomène.
Bâti à partir des années 1960 par l’architecte André Remondet, le quartier Saragosse a été imaginé comme le futur centre de Pau (64). Il accueille ainsi une cité administrative, tandis que l’université s’installe à ses portes. Pourtant, malgré sa situation géographique privilégiée, le quartier a souffert de difficultés croissantes : précarisation de la population, taux de chômage important et dégradation progressive du bâti. À tel point qu’en 2014, il a fait partie des 200 quartiers retenus par l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine) pour bénéficier d’une rénovation urbaine en profondeur dans le cadre du NPNRU*.
Le choix de l’accompagnement
"Les loyers du parc social, qui constitue 36 % de l’habitat du quartier, sont très modérés, ce qui a entraîné la concentration de populations très défavorisées. Quant au parc privé, qui n’a jamais fait l’objet de travaux de rénovation, il a développé des «pathologies» thermiques et phoniques", analyse Marie-Céline Cazauba, directrice Habitat et Rénovation Urbaine à la Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées. "Dans ce contexte, nous avons réalisé que les copropriétés avaient du pain sur la planche. Mais ce sont les études préparatoires à la convention Anru qui ont permis d’identifier les problèmes". Grâce au croisement des données à disposition, dont celles de l’Anah, plusieurs copropriétés fragiles sont identifiées. Pour les accompagner, la Communauté urbaine de Pau a choisi le dispositif Popac (Programme opérationnel préventif d’accompagnement en copropriété), qui va entrer en application l’année prochaine, après deux ans d’études préparatoires.
Aller au rythme de chaque copropriété
Proposé par l’Anah, le Popac permet d’éviter la dégradation de la situation d’une copropriété, en agissant sur sa gouvernance ou son équilibre financier. "C’est surtout un outil très flexible, qui nous permet d’aller au rythme de chaque copropriété", note Marie-Céline Cazauba : "Pour qu’une copropriété fasse des travaux, il faut au préalable qu’elle aille bien. D’où l’intérêt d’agir d’abord sur leur santé grâce à ce dispositif". Six copropriétés devraient bénéficier de l’accompagnement. De quoi contribuer à la revitalisation d’un quartier central, en complément du plan Action Cœur de ville auquel Pau participe.
* Nouveau programme national de renouvellement urbain