Logement d’abord, l’insertion à la clé

Photo Sébastien Le Clézio

Le Conseil départemental de Gironde et la Métropole de Bordeaux font partie des territoires retenus par le Gouvernement pour la mise en œuvre accélérée du plan "Logement d’abord" 2018-2022. Objectif ? Offrir aux sans-abri un accès direct au logement, sans passer par la case de l’hébergement d’urgence.

 

À Bordeaux, le nombre de sans-domicile fixe a augmenté de 25% en trois ans. Pour inverser la tendance, Bordeaux Métropole et le Conseil départemental de Gironde font partie des 24 territoires volontaires et pilotes du plan « Logement d’abord ».

"Ce programme quinquennal constitue une nouvelle approche dans la lutte contre l’extrême pauvreté. L’accès au logement n’est plus l’aboutissement de l’insertion, il en est la condition première", analyse Elise Le Guiet, responsable de l’Amélioration durable de l’habitat privé à Bordeaux Métropole.
Mais pour réussir cet objectif, il faut disposer d’une offre de logements. En complémentarité d’une offre de logements sociaux à développer, le parc privé est à mobiliser pour proposer des logements à loyers maîtrisés. En Gironde, les propriétaires bailleurs privés ne sont que 2 000 à avoir conventionné leur bien pour le louer à des publics fragiles. "La réussite du programme nécessite des logements en plus grand nombre. Nous avons réfléchi avec le Conseil départemental aux moyens de mobiliser de façon plus systématique le parc privé", confirme Elise Le Guiet. L’objectif pour 2019 est de convaincre 150 propriétaires bailleurs supplémentaires de conventionner leur logement, dont 50 directement réservés aux sans-abri.

Anticipation sociale

Le Conseil départemental de Gironde et la Métropole de Bordeaux ont donc réuni les acteurs de l’insertion pour expérimenter de nouvelles solutions. Parmi celles-ci, une plateforme d’information et d’orientation verra le jour en 2019. Ce numéro unique permettra de renseigner, accompagner, orienter et inciter les propriétaires bailleurs souhaitant conventionner leur logement. La plateforme rendra plus lisible les services liés à la gestion locative adaptée et à l’intermédiation locative : simulation financière, garantie des risques locatifs, proposition de locataires, visites à domicile.

Autre exemple : la création d’un fonds de sécurisation doté de 45 000 € en cas de dégradation du logement. "À condition qu'elles soient accompagnées, ce programme fait le pari que les personnes accédant à un logement vont redevenir autonomes, payer leur loyer, parvenir à mieux se réinsérer, être en meilleure santé. C’est de l’anticipation sociale", conclut Marie-Christine Darmian, directrice Habitat et Urbanisme au Conseil départemental de Gironde.