Lodève, préserver à tout prix le centre-ville

  • Lutte contre l'habitat indigne

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Avant de s’inscrire dans une Opah-RU, la ville de Lodève avait été lauréate de l’AMI centres-bourgs. Une double stratégie payante pour les élus, qui souhaitaient sauver leur centre-ville et ses équipements. Explications avec Carine Vidal-Dieudonné, Directrice du pôle Habitat urbanisme et patrimoine à la Communauté de Communes Lodévois et Larzac.

AMI et Opah-RU dans un même élan

Suite à la fermeture de plusieurs usines et au regard de la baisse préoccupante du nombre d’habitants, la question du déménagement de la sous-préfecture et de l’hôpital s’était posée, tout comme celle d’une fusion de lycées. "Agir était une évidence pour les élus, qui souhaitaient sauver le cœur de la ville. Le projet de revitalisation était prêt, avec pour objectif de maintenir à tout prix les services publics" se remémore Carine Vidal-Dieudonné. La stratégie : investir les quartiers autour de ces équipements, et notamment le centre-ancien progressivement dépeuplé. L’Opah-RU (opération programmée d’amélioration de l’habitat de renouvellement urbain) est signée en octobre 2015, alors même que l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) centres-bourgs était lancé depuis 2014.

Des interventions ciblées

Trois îlots du centre-ville sont particulièrement visés, et inscrits dans l’AMI centres-bourgs et le dispositif RHI-THIRORI*. Les investigations menées sur un des îlots ont montré qu’une copropriété attenante était également en danger, avec un risque d’éboulement de façade. "L’Anah est alors intervenue pour accompagner les deux copropriétaires concernés, tout en gérant la démolition complète de l’immeuble situé en RHI. Une double opération couronnée de succès puisque les habitants ont pu réintégrer leur logement rénové".

En parallèle, l’Opah-RU permet d’accompagner une quinzaine de copropriétés du centre-ancien dans l’organisation et la formalisation d’une activité de syndicats de copropriétaires jusqu’alors inexistants. Une étape essentielle pour voter et engager des travaux.

Une montée en puissance progressive

La solidité du partenariat a porté ses fruits. Grâce aux financements de l’Anah, du Département de l’Hérault et de la Communauté de communes, le visage du centre se métamorphose au fil des ans. L’Opah-RU s’est achevée en octobre 2021 et l’objectif de 420 logements à rénover a été atteint dès décembre 2020, avec près d’un an d’avance. "C’est un très bon résultat car nous partions de loin et l’attente était grande. Le bouche-à-oreille a fonctionné, nous sommes montés en puissance au fur et à mesure." La sous-préfecture et l’hôpital ont été conservés, avec le parti-pris de les garder dans le centre ancien. C’est aussi le cas du lycée, déplacé de 200 mètres au cœur de la ville. "S’il reste beaucoup à faire, nous allons continuer à œuvrer pour profiter de l’engouement et de la dynamique enclenchée".

* Résorption de l’habitat insalubre (RHI) et traitement de l’habitat insalubre remédiable et des opérations de restauration immobilière (THIRORI).

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