Le patrimoine valorisé de Saint-Omer

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À Saint-Omer, le travail engagé avec l’Anah depuis plusieurs années porte ses fruits. Dans cette cité historique du Pas-de-Calais, valorisation du patrimoine et rénovation du parc privé conjuguent la belle histoire du renouveau.

 

Priorité à l’habitat indigne

L’essentiel du patrimoine bâti de Saint-Omer date des 17e et 18e siècles. Entourée par le marais audomarois, la ville ne dispose d’aucun foncier périphérique pour s’étendre. Elle se bâtit donc sur elle-même depuis des décennies. Ce qui n’est pas sans incidence sur la qualité des bâtiments et leur durabilité. "En 2015, nous avons commandé deux études sur la valorisation du patrimoine et la rénovation du parc privé" relate Vincent Walzak, directeur du pôle habitat au sein de la Communauté d’agglomération du Pays de Saint-Omer. Les résultats incitent alors la collectivité à candidater au classement en Secteur Sauvegardé (loi Malraux) et à l’élaboration du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV).

Puis Saint-Omer s’engage dans un programme opérationnel, à travers une Opah-RU *. "Simultanément, nous avons pu créer une cellule de lutte contre l’habitat indigne, signe d’une volonté affirmée d’agir pour un meilleur habita" note Anaïs Porcheron, chargée de mission des programmes Anah à la direction Habitat.

Une réponse partenariale et globale

Lancée en 2018, l’Opah-RU apporte une réponse complémentaire à toutes les politiques de l’habitat extrêmement volontaristes menées jusqu’alors. "Elle suscite un volet partenarial non négligeable" note Anaïs Porcheron. Le dispositif Action Cœur de Ville est ensuite venu s’ajouter à cette configuration. "Nous faisons face à un taux de logements locatifs très élevé, avec des propriétaires difficiles à mobiliser, beaucoup de vacance structurelle, des indivisions bloquées… Pour avancer, nous sommes lauréats du dispositif Zéro Logement Vacant." Et les résultats sont là : "sur 130 logements, nous avons d’ores et déjà obtenu 25 agréments et 2 déclarations d’utilité publique. 45 à 50 dossiers de demandes de subvention sont en cours de montage. C’est encourageant au regard de la complexité des cas." En parallèle à cette Opah-RU, l’Anah accompagne les 53 communes de l’agglomération afin de lancer un PIG (programme d'intérêt général) multithématique en 2022. De quoi conduire une politique homogène sur l’ensemble du territoire.

Des investisseurs locaux séduits

Avec l’Opah-RU et le soutien de l’Anah, Saint-Omer s’inscrit dans un travail collectif. Le coût des rénovations avoisine les 2 000€ du mètre carré, et peut aller jusqu’à 3 500. "Sans financement de l’Anah et de l’État, nous ne pourrions rien faire". Fière du travail engagé, l’équipe constate avec optimiste que "la majorité des investisseurs et bailleurs qui nous font confiance pour réhabiliter sont des locaux. Leur proximité géographique avec le parc est important, notamment pour son entretien." Charge à la collectivité, désormais, de parvenir à séduire au-delà de l’Aumarois et du Pas-de-Calais pour inciter des promoteurs d’envergure nationale à conjuguer protection du patrimoine et projet qualitatif.

 

*  Opération programmée de l'amélioration de l'habitat de renouvellement urbain