En Gironde, quatre ménages relogés dignement dans des logements neufs
À deux pas de Bordeaux, la ville de Blanquefort s’engage contre le logement précaire des gens du voyage. Symbole de cette lutte active : une opération réussie de résorption de l’habitat insalubre financée par l’Anah en faveur de quatre foyers d’une même famille.
Historiquement attirés par l’activité viticole de la Gironde, les gens du voyage représentent 5 % de la population de Blanquefort. Sensible à leur situation, la commune lutte activement depuis près de 20 ans contre les bidonvilles et pour l’amélioration de leur habitat. C’est dans ce cadre qu’est lancé en 2011 un projet de relogement de plusieurs foyers d’une même famille, rendu possible grâce au dispositif financier RHI (résorption de l’habitat insalubre) de l’Anah.
Un dossier complexe mais emblématique
"Cette opération est emblématique pour nous, car elle a été compliquée à monter", raconte Emmanuel Hardouin, adjoint au chef du service Habitat, logement et construction durable de la Direction départementale des territoires et de la mer. La parcelle concernée était en effet la propriété indivise de 27 membres de la famille. Cinq foyers parents y vivaient dans des caravanes, mobil-homes et baraquements aux raccordements électriques bricolés, sans eau potable ni toilettes.
L’importance d’un partenariat réussi
Fruit d’une coopération fertile entre acteurs publics et partenaires sociaux, le projet nécessite un long travail administratif et un montage financier complexe. Soliha Gironde propose ainsi l’expropriation des familles de leur parcelle, déclarée insalubre. Maîtrise d’ouvrage, l’association acquiert alors le terrain, procède à son assainissement et y lance un projet de construction de logements sociaux neufs en PLAI (prêt locatif aidé d’intégration). Celui-ci est financé grâce au dispositif RHI de l’Anah.
Deux ans d’accompagnement social
Logées gratuitement durant les travaux, les familles sont parallèlement accompagnées par l’ADAV 33, association départementale des amis des voyageurs, pour une période de deux ans – soit avant et après leur entrée dans les lieux. "Un gage de réussite", estime Emmanuel Hardouin. Gestion d’un budget, entretien d’un logement, paiement des factures, l’ADAV répond aux inquiétudes de ceux qui n’ont jamais vécu "en dur".
Associer les familles pour un projet réussi
À l’été 2018, après sept ans de mise en œuvre, les nouveaux locataires entrent enfin chez eux : un ensemble de quatre maisons mitoyennes avec jardin. Ils sont aujourd'hui d’autant plus satisfaits qu’ils ont été étroitement associés à la conception du projet. Un choix fondamental pour assurer la réussite d’un tel projet, chiffré à 850 043 € - dont 534 813 € de subventions (274 033 € financés par l’Anah).