Coup d’accélérateur sur la rénovation à la Réunion

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    Grâce à MaPrimeRénov’, la rénovation énergétique gagne du terrain à la Réunion. Et c’est l’ensemble du parc de logements de l’île qui bénéficie de cette dynamique.

    Inverser la tendance

    En matière de rénovation, le volet énergétique est relativement nouveau à la Réunion. "Ici, nous souffrons avant tout d’un parc aussi bien social que privé qui a très mal vieilli" constate Christian Pretot, chef du service Habitat-logement social à la DEAL* de La Réunion. Sur l’île, les conditions climatiques et le taux d’humidité élevé ont accéléré la dégradation des logements. "Le véritable sujet consiste avant tout à sortir de l’indignité, voire de l’insalubrité. En effet, après 10 ou 15 ans de vie, de nombreux logements paraissent en avoir le double". Pour inverser cette tendance, d’importants projets de rénovation sont en cours avec les bailleurs sociaux dans le cadre du Plan de Relance. Des critères énergétiques ont ainsi été définis précisément pour inviter les bailleurs à agir. Et cela fonctionne : de 500 logements concernés chaque année, le chiffre est passé à 1400 en 2021. "Nous sommes au début d’un processus qu’il faut désormais consolider", se félicite Christian Pretot.

    Le succès de MaPrimeRénov’

    Du côté du parc privé, l’accélération est également notable. "La performance thermique du parc privé commence à évoluer favorablement, en grande partie grâce à MaPrimeRénov’, note Frédéric Noé, chef d’unité à la DEAL Réunion. En 2020, nous étions le département d’Outre-Mer qui avait sollicité le plus de subventions. En 2021, nous ne sommes pas loin des 4 000 dossiers. C’est une très bonne surprise de voir que les Réunionnais se sont approprié à ce point l’aide MaPrimeRénov’."

    6,63 millions d’euros d’aides MaPrimeRénov’ ont ainsi été alloués à la Réunion, avec des taux de subvention qui atteignent en moyenne 60% du coût des travaux. Un succès attribué au fait que l’aide finance aussi le chauffe-eau solaire, très populaire sur l’île. "90% des dossiers déposés sont d’ailleurs associés à ce dispositif", constate-t-il. Selon lui, il convient désormais d’aller plus loin en diversifiant les postes qui peuvent concourir à améliorer les performances thermiques : "Nous devons séduire sur d’autres aspects, comme l’isolation, par l’extérieur ou l’intérieur, ou la toiture. Beaucoup d’entre elles sont en tôle et provoquent des températures insupportables en plein été dans les logements."

    Poursuivre la dynamique

    La difficulté pregnante sur l’Ile de la Réunion réside dans la pénurie d’entreprises labellisées RGE (reconnu garant de l’environnement) pour réaliser les travaux initiés grâce à MaPrimeRenov’. Sans cette certification, impossible de prétendre aux aides. "Cela pénalise de nombreux occupants pour réaliser certains travaux, notamment en menuiserie, pour laquelle nous avons très peu d’artisans certifiés" confie Frédéric Noé. Un problème de taille, en passe d’être partiellement résolu, avec l’expérimentation "RGE chantier par chantier" lancée sur l’île depuis le 1er septembre 2021. Prévue pour deux ans, elle permet à une entreprise ou un artisan qui justifie d’au moins deux ans d’activité de profiter d’un audit. Elles peuvent ainsi effectuer des travaux de rénovation énergétique éligibles aux aides de l’État sans détenir la certification RGE. Cette simplification des procédures bénéficie aux entreprises comme aux ménages.

    * DEAL : direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement

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