Copropriétés : des moyens exceptionnels pour Mantes-la-Jolie

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Mantes-la-Jolie est le troisième site reconnu d’intérêt national à bénéficier d’une opération de requalification des copropriétés dégradées. Des moyens exceptionnels - dont ceux de l’Anah - sont mobilisés pour rénover les bâtiments et accompagner les copropriétaires.

Une mobilisation exceptionnelle

Elle est devenue un emblème du Val Fourré, du haut de ses 17 étages dominant la dalle Clemenceau : la tour Neptune rénovée symbolise aujourd’hui les aspirations des pouvoirs publics mais aussi des habitants pour l’avenir de ce quartier de Mantes-la-Jolie (Yvelines). Lancé en 2015, le plan de sauvegarde de cette tour construite en 1971 - dont l’état s’était dégradé en même temps que les finances de la copropriété - s’apprête à entrer dans sa seconde phase. De quoi dynamiser la mise en œuvre de l’Orcod-IN (1) dont est l’objet le Val Fourré depuis 2020. Outre Mantes-la-Jolie, seuls Clichy-sous-Bois, Grigny, Villepinte et Nîmes bénéficient d’une opération de ce type reconnue d’intérêt national. Engagée sur plusieurs années, elle nécessite la mobilisation exceptionnelle de tous les services de l’État et des acteurs du territoire en faveur des copropriétés dégradées et endettées.

13 copropriétés concernées

L’Orcod-IN du Val Fourré est d’envergure : elle concerne 13 copropriétés pour 1 200 logements, soit 20 % de l’ensemble des logements du quartier. Le reste du quartier est de l’habitat social, dont un nombre important a déjà été réhabilité dans le cadre du NPNRU (2). Outre les bâtiments d’habitation en tant que tels, l’Orcod-IN mantais s’intéresse également aux dalles centrales (Clemenceau et Ronsard), caractérisées par l’imbrication de plusieurs copropriétés de logements, commerces et parking. Les moyens supplémentaires de l’Orcod-IN ont l’ambition de faciliter la mutation du cœur de quartier en une centralité "dynamique et commerçante. La place Clemenceau est très animée, avec un marché qui fonctionne bien et bénéficie d'un rayonnement régional. L’objectif est de conserver les atouts existants en transformant ce qui doit l’être : moins de béton, un stationnement réorganisé, une offre commerciale diversifiée", explique Judith Quentin, directrice de projet au sein de l’Établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF).

Des interventions au cas par cas

L’EPFIF pilote l’Orcod-IN, avec la possibilité d’acquérir des logements pour en assurer le portage tout au long de l’opération. Sur les 13 copropriétés aux situations très contrastées, seule la tour Jupiter sera démolie. Pour les autres ensembles, une réflexion est en cours pour choisir entre un Popac (3) et un plan de sauvegarde.

Dans le cadre d'un plan de sauvegarde, l’Anah peut financer jusqu’à plus de 50 % des travaux, les collectivités (Ville, Communauté Urbaine Grand Paris Seine & Oise, Région…) peuvent compléter cette aide. Le reste à charge est au cœur des préoccupations. "D’où l’intérêt d’avoir des conseils syndicaux impliqués et qui communiquent les uns avec les autres", souligne Mélanie Quien, responsable habitat privé à l’EPFIF. Et de citer ce propriétaire de la tour Neptune venu témoigner de son expérience lors de l’assemblée générale de la copropriété Archimède, dont le plan de sauvegarde sera lancé en fin d’année. "Cette dynamique d’entraide est très positive et nous essayons d’y contribuer encore davantage", conclut Mélanie Quien.

Ecouter le podcast "La Tour Neptune à Mantes-la-Jolie"


(1) Opération de requalification des copropriétés dégradées d'Intérêt national
(2) Nouveau programme national de renouvellement urbain
(3) Programme opérationnel de prévention et d’accompagnement des copropriétés

Voir aussi