Bayonne : quand réhabilitation rime avec protection

  • Lutte contre l'habitat indigne

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Dans le centre historique de Bayonne, la Ville, la Communauté d’agglomération du Pays Basque et l’Anah se mobilisent pour la revitalisation d’un bâti remarquable. Au cœur d’un tissu urbain très dense, leur intervention permet de restaurer des îlots anciens, d’en assurer la pérennité et l’attractivité, tout en veillant à la préservation de ce patrimoine protégé.

Concilier restructuration et préservation

Alors que les travaux se terminent au 37-39 rue d’Espagne, cette opération fait aujourd’hui office de référence pour la Ville de Bayonne. "Cet îlot est un exemple type de ce que nous réalisons. Nous sommes face à un tissu urbain dense, composé de parcelles étroites et longues, construites sur 95 % de leur superficie. On déplore donc des problématiques d’habitabilité, avec très peu d’espace libre et des bâtiments s’élevant le plus souvent sur 4 ou 5 étages" explique Benjamin Labède, responsable du pôle requalification des quartiers anciens à la Direction de l’urbanisme de la Ville de Bayonne.

Dans le centre historique, les défauts récurrents concernent les ouvertures sur l’extérieur, pour la plupart très étroites et à l’origine de problèmes de ventilation et d’éclairage. "Au 37 et 39 rue d’Espagne, nous avons relevé une réelle insalubrité à l’arrière des immeubles, avec des logements donnant directement sur une verrière fermée." Au-delà d’une restauration globale de ce bâtiment du XIXe siècle, les travaux de curetage ont permis de refaire les verrières, de dissimuler tous les réseaux... mais aussi de moderniser la cage d’escalier, sans l’abîmer, car elle fait partie des 800 protégées à l’échelle du centre-ville.

L’accompagnement au cœur du projet

Pour mener à bien cette opération, il a d’abord fallu convaincre l’ensemble des copropriétaires de la nécessité de ces travaux. Dès 2013, de premiers échanges s’engagent entre la collectivité et les copropriétaires. Il s’agissait de leur présenter l’intérêt de restructurer leur bien pour lui redonner de la valeur, malgré la diminution de la surface imposée par la démolition.

"Pour engager une opération de curetage *, c’est un vote à l’unanimité obligatoire, ce qui signifie l'accord de tous, y compris de ceux dont le logement donne sur la rue et qui ne sont donc pas directement concernés" précise Benjamin Labède. L’accompagnement est donc incontournable pour expliquer les enjeux de tels travaux et faire adhérer les copropriétaires au projet. Une fois cet accord obtenu, la copropriété a missionné un maitre d’œuvre et un architecte qui ont imaginé le projet avant de le soumettre à l’approbation de l’Architecte des Bâtiments de France.

Un cadre d’intervention structurant

"À Bayonne, nous intervenons depuis 2007 dans le cadre d’un Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV)" ajoute Benjamin Labède. Ce document d’urbanisme permet de protéger le centre ancien, tout en fixant un cadre à l’évolution nécessaire du bâti. À ce titre, il accompagne la requalification de ce patrimoine remarquable, notamment pour le rendre habitable au regard des modes de vie contemporains, et favorise la revitalisation du centre historique.

Le PSMV fixe notamment les règles et modalités de restauration ou de transformation du patrimoine protégé, aussi bien pour les travaux intérieurs que pour ceux concernant l’extérieur du bâtiment. Au niveau du centre ancien de Bayonne, la plupart des immeubles sont protégés, notamment les façades sur rues. Les parties arrière, parfois destinées à être démolies, bénéficient d’une protection moindre, et autorisent une architecture plus contemporaine.

* Curetage : opération de restauration d'un îlot urbain ancien, portant sur l’hygiène, le confort, l’authenticité esthétique.

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